Contact details
- Name:
- Professor Jean-Michel Gouvard
- Qualifications:
- Agrégation de Lettres Modernes, PhD, HDR
- Position/Fellowship type:
- Associate Fellow
- Fellowship term:
- 01-Jul-2020 to 30-Jun-2025
- Institute:
- Institute of Languages Cultures and Societies
- Home institution:
- University of Bordeaux-Montaigne
- Location:
- Département de Lettres UFR Humanités Université Bordeaux-Montaigne Domaine Universitaire 33607 - PESSAC France
- Email address:
- jean-michel.gouvard@u-bordeaux-montaigne.fr
- Website:
- https://jmgouvard.wixsite.com/gouvard
Research Summary and Profile
- Research interests:
- Language and Literature (French), Literatures in a modern language
- Regions:
- Europe
- Summary of research interests and expertise:
-
My current research fields are centered on French Literature, from the Second Empire to the post-WWII decades. I work more specifically on Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, Jules Verne, and Samuel Beckett, with a focus on the interactions between literary writing, history, society and culture. I have also a strong interest for Walter Benjamin’s thought and especially his analysis of modernity in the inter-war period.
- Publication Details
-
Related publications/articles:
Date Details 20-Apr-2022 Samuel Beckett Today/Aujourd’hui, « Pénétrer dans l’arène sexuelle » : Sexe et genre dans l’œuvre de Samuel Beckett / “Stepping down into the sexpit”: Sex and Gender in Samuel Beckett’s Work Edited Book
Samuel Beckett Today/Aujourd’hui, « Pénétrer dans l’arène sexuelle » : Sexe et genre dans l’œuvre de Samuel Beckett / “Stepping down into the sexpit”: Sex and Gender in Samuel Beckett’s Work, édité par Pascale Sardin, Stéphanie Ravez, Jean-Michel Gouvard et Matthijs Engelberts, Volume 34, Issue 1, April 2022.
15-Dec-2021 Conference report : Lydia Davis: Writing, Reading and Translation | Lydia Davis: Écrire, Lire et Traduire, online Study Days, IMLR, 11–12 February 2021 Conference papers
« Conference report : Lydia Davis: Writing, Reading and Translation | Lydia Davis: Écrire, Lire et Traduire, online Study Days, IMLR, 11–12 February 2021 », Journal of Romance Studies, 21.3, 2021, pp. 437-438.
10-Nov-2021 Un alexandrin de comédie Articles
« Un alexandrin de comédie », in Relire Cyrano de Bergerac, édité par Violaine Heyraud et Bernard Vouilloux, Paris, Classiques Garnier, pp. 143-160.
14-Oct-2021 Le Tir et le cimetière Un souvenir de Charles Monselet Articles
« "Le Tir et le cimetière" Un souvenir de Charles Monselet », L'Année Baudelaire, n°25, 2020, pp. 91-106.
10-Sep-2021 Je cherche la vérité’ Un entretien avec Catherine Frot Articles
« Je cherche la vérité’ Un entretien avec Catherine Frot », in Beckett sur la scène français dans les années 2000, édité par Bruno Clément et Matthieu Protin, Beckett Today/Aujourd’hui, n°38, 2021, pp. 168-181.
15-Aug-2021 La littérature comme jeu : 'Pourquoi Bologne' d'Alain Farah Articles
Référence bibliographique
Jean-Michel Gouvard, "La littérature comme jeu : Pourquoi Bologne d'Alain Farah", Australian Journal of French Studies (2021), 58, (2), 178–192.
DOI : https://doi.org/10.3828/ajfs.2021.15
Abstract
This article first outlines the characteristics of Alain Farah’s project in his latest novel, Pourquoi Bologne, in which his auto-fictional narrative develops out of an experimental approach that questions what literature can and cannot achieve. Farah’s writing thereby casts doubt on our capacity to account for the modern world and life in it. In its second part, the article engages in a detailed commentary of two passages in the novel to show how such a conception of literature conditions the use of writing and compositional strategies that create the impression of a game whose outcome is unclear but nevertheless worth playing.
Résumé
Cet article commence par dégager les spécificités du projet littéraire qu’instancie Pourquoi Bologne, le dernier roman d’Alain Farah. Il s’agit d’un récit auto-fictif qui, à travers un travail d’écriture expérimental, interroge les pouvoirs et les limites de la littérature, tout en mettant en doute notre capacité à comprendre le monde moderne, et à se comprendre soi-même dans ce monde. La seconde partie procède à l’analyse détaillée de deux passages du roman, afin de montrer comment cette conception de la littérature impose des stratégies d’écriture et de composition spécifiques qui s’apparentent à un jeu dont le gain reste incertain, mais qui en vaut toujours la mise.
10-Aug-2021 Agrégation de Lettres 2022. Tout le programme du Moyen Age au XXe siècle en un volume Agrégation de Lettres 2022.
Tout le programme du Moyen Age au XXe siècle en un volume,
Editions Ellipses, 2021.
EAN13 : 9782340054691.
Auteurs : Clémence Caritté, Alexis Chabot, Alain Corbellari, Anne Defrance, Paul-Victor Desarbres, Maria Leone, Adèle Payen de La Garanderie
Coordination : Jean-Michel Gouvard
Url de référence :
https://www.editions-ellipses.fr/accueil/13685-agregation-de-lettres-2022-tout-le-programme-du-moyen-age-au-xxe-siecle-en-un-volume-9782340054691.html#description-scroll-tricks04-Jun-2021 L'imaginaire de la Commune dans 'Les 500 Millions de la Begum' Conference papers
Cette communication porte sur l'inscription de l'imaginaire de la Commune et, en particulier, de sa répression, dans "Les Cinq Cent Millions de la Begum". Ce roman est signé du nom de Jules Verne, mais l'univers fictif et l'imaginaire sont de Paschal Grousset, qui est l'auteur de sa première version, intitulée L'Héritage de Langévol, un journaliste aux sympathies socialistes, qui participa activement au soulèvement parisien.
02-Jun-2021 Verlaine bizarrement moderne Articles
ABSTRACT – Scrutinizing the young Verlaine’s correspondence and reviews of his first collections shows that, for the majority of critics, Verlaine’s language, verse, and style clashed with their notion of poetry, as if the poet were writing not with but against it—or at least against their academic grasp of it. But if this rejection of the conventions of his time makes his poetry “bizarre” or “affecté,” it is also what makes it modern. KEYWORDS – Paul Verlaine, French language, Poëmes saturniens, Fêtes galantes, cultural history, reception, versification, poetics
06-Jan-2021 Rimbaud oisif. Autour de la liasse “M” du Livre des passages de Walter Benjamin Articles
Abstract: In 1870, the words « oisif » or « oisiveté » do not appear in Rimbaud’s poetry, but idleness is nonetheless an underlying topic of this period, with a political significance. Indeed, in light of Walter Benjamin’s considerations on idleness, in the Arcades Project, I demonstrate that to be idle does not mean to do nothing, what reflects a bourgeois point of view, but it leads to claim poet’s insignificance as a new reference value.
04-Sep-2020 Uchronie biographique : et si Beckett n'avait jamais connu Godot ? Journal articles
« Uchronie biographique : et si Beckett n'avait jamais connu Godot ? », site ActuaLitté, 4 septembre 2020, https://actualitte.com/article/culture-arts-lettres/uchronie-biographique-et-si-beckett-n-avait-jamais-connu-godot/102395.
01-Jul-2020 Le poème en prose et l'art de la subversion : Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire Articles
« Le poème en prose et l'art de la subversion : Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire », in Kemal Feki et Moez Rebai (éds), Les Ecritures subversives. Modalités et enjeux, Paris, L'Harmattan, collection "Au cœur des textes", 2020, pp. 235-253. Résumé: Dans Le Spleen de Paris, Charles Baudelaire procède à une critique en règle du Paris du Second Empire, tout en décrivant les conditions nouvelles qui sont faites à l’artiste dans le monde moderne. Le regard sans concession qu’il porte sur ses contemporains se traduit par deux procédés distincts ; l’un consiste à jouer la carte de la provocation, en prêtant à ses personnages des comportements paradoxaux ; l’autre vise à subvertir les certitudes du lecteur en laissant l’interprétation du texte ouverte. En étudiant des exemples précis, cet article montre comment cette stratégie est intimement liée au genre même du poème en prose, qui était alors encore à inventer : la forme brève et prosaïque de ses textes, tout comme certains traits journalistiques de leur écriture, fonctionnent comme un camouflage, grâce auquel les « petits poèmes » s’infiltrent dans la « vie parisienne », et la mine de l’intérieur, en allant porter leur message subversif auprès d’un public qui, sans ce subterfuge, ne les aurait peut-être jamais lus.
01-Apr-2020 Jouer Beckett/Performing Beckett Edited Book
This special issue is a tribute to four study days held at the Université de Bordeaux Montaigne (France) and the Institute of Modern Languages Research (UK) in 2017.19 The study days brought together academics and theatre practitioners to consider the extent to which the reception of a playwright’s work is determined by the performance conditions in the country where such work is performed. The bilingual nature of this forum for research is reflected in the fact that this special issue includes contributions in French and English.
01-Mar-2020 Le poème en prose et l'art de la subversion : 'Le Spleen de Paris' de Charles Baudelaire Articles
« Le poème en prose et l'art de la subversion : Le Spleen de Paris de Charles Baudelaire », in Kemal Feki et Moez Rebai (éds), 'Les Ecritures subversives. Modalités et enjeux', Paris, L'Harmattan, collection "Au cœur des textes", 2020, pp. 235-253. 'Le Spleen de Paris' est considéré comme l’un des tout premiers recueils de poésie en prose de la littérature française, et le sous-titre Petits poëmes en prose tend à présenter le « genre » ou la « forme » ainsi désignée comme un référent établi, qui permettrait une catégorisation immédiate du recueil pour le lecteur contemporain de Baudelaire. Or, il n’en est rien car, contrairement à une idée un peu trop vite reçue, le « poème en prose », à la charnière des années 1850-1860, n’a aucun contour bien défini, que ce soit en tant que forme, à laquelle serait associée tel ou tel procédé de composition, ou en tant que genre ou catégorie esthétique. C’est, à l’époque, un mode d’expression qui n’a été employé que très ponctuellement par quelques auteurs, sans que l’on puisse observer de l’un à l’autre une quelconque unité dans les procédés et les intentions. L’objectif de cet article sera de montrer, à travers l’étude de diverses modalités de composition, que, si Baudelaire adopte le poème en prose pour écrire les textes qui seront réunis dans Le Spleen de Paris, c’est justement parce que ce mode d’expression demeure flou et marginal, « informe », au sens propre du terme, et qu’il s’adaptait ainsi idéalement aux intentions subversives qui sont sous-jacentes au projet même du recueil, et qui, d’un poème à l’autre, esquissent une critique à la fois virulente et amère de la société du Second Empire.
01-Feb-2020 Le zombie tatoué. Une passion post-moderne Articles
Rick Genest s’est suicidé le 1er août 2018, chez lui, à Montréal. Plus connu sous le nom de Zombie Boy, son corps était presque entièrement recouvert de tatouages qui lui donnaient l’apparence d’un mort vivant. Il était très populaire au Canada et aux Etats-Unis, et sa mort a suscité une vive émotion que les journaux ont expliquée en suggérant que ce jeune homme avait paru réaliser le destin auquel il s’était lui-même condamné, en le gravant sur sa peau. Peut-être fut-ce sa façon à lui de gérer la pulsion de mort qui le tourmentait, et retarda-t-il l’heure de son suicide en peignant sur son corps cette décomposition de sa chair et de ses entrailles qu’il cherchait à exorciser chaque matin devant son miroir – ou bien à laquelle il aspirait peut-être, pour se libérer d’une vie dont il ne savait que faire malgré sa popularité et ses succès médiatiques. Cette fin est à proprement parler « tragique », puisqu’elle semble avoir été annoncée par celui-là même qui allait en être la victime, sans qu’il en eût vraiment conscience, et elle ne fit qu’ajouter force compassion à la fascination que le personnage suscitait déjà de son vivant, le cliché romantique du jeune homme sensible à qui tout finit par réussir mais que cette réussite ne satisfait pas provoquant toujours une vive empathie de la part du public. De telles explications, qui associent psychologie et sociologie collectives, ont certainement leur raison d’être, mais l’attrait que suscita Zombie Boy, vivant ou mort, a aussi une tout autre cause. Rick Genest a fasciné les foules, et particulièrement les plus jeunes générations, parce qu’il incarnait, au sens propre du terme, deux phénomènes culturels qui se sont largement répandus dans la société depuis une vingtaine d’années, le zombie et le tatouage.
01-Jan-2020 Rimbaud, Brecht, Benjamin : Une 'histoire splendide Articles
RÉSUMÉ – Cette étude s’appuie sur les conversations que W. Benjamin eut avec B. Brecht à propos de Rimbaud et du Bateau ivre. Elle vise à comprendre pourquoi le poète français a retenu l’attention du philosophe allemand, par la mission qu’il assignait à l’artiste et la vision de l’histoire qui était la sienne. À l’instar de la critique du surréalisme, la poésie de Rimbaud constitua pour Benjamin une étape importante pour penser la société de son époque, tout en confortant ses thèses sur l’histoire.
01-Nov-2019 Samuel Beckett lecteur de L’Etranger Articles
« Samuel Beckett lecteur de L’Etranger », Irish Journal of French Studies, Volume 19, 2019, pp. 186-206. Dans sa première partie, cet article reprend les méthodes propres à l'histoire littéraire afin d'établir, sur la base de données factuelles, que Samuel Beckett avait lu et appréciait L'Etranger d'Albert Camus. Mais, comme l'expose une seconde partie, cet intérêt qu'il porte au roman se traduit également dans l'écriture même de plusieurs scènes de Molloy, le premier roman de la trilogie que Samuel Beckett commence à rédiger en 1947, et qui l'occupera jusqu'en 1949. En menant en parallèle l'étude textuelle de certains passages de Molloy et de trois extraits de L'Etranger, l'incipit, la scène du meurtre, et le premier entretien avec le juge d'instruction, nous montrerons que l'oeuvre de Beckett comporte des choix lexicaux et syntaxiques ainsi que certains motifs qui lui ont été directement inspirés par le roman de Camus. Au fur et à mesure que se précisera la nature et la forme du dialogue entre les deux oeuvres, il apparaîtra que si celui s'est instauré, c'est parce que Beckett voyait dans L'Etranger un roman qui recoupait en partie ses propres choix esthétiques de l'immédiate après-guerre.
- Research Projects & Supervisions
-
Research projects:
Details Appel à communications : "Agir / Non agir / Réagir. Du temps des héritages au temps de l'action ?" APPEL À COMMUNICATIONS
Colloque annuel de l’Association des professeur es des littératures acadienne et québécoise de l’Atlantique (APLAQA)
1973-2023. Agir / Non agir / Réagir
Du temps des héritages au temps de l’action ?
Colloque international 26, 27 et 28 juin 2023
Université de Poitiers
Organisé par le laboratoire FoReLLIS (Formes et Représentations en linguistique et littérature, image et scène) et l’IEAQ (Institut d’Etudes Acadiennes et Québécoises) de l’Université de Poitiers.
En partenariat avec l’Université Sainte-Anne (Pointe-de-l’église), le laboratoire MIMMOC (Poitiers), la chaire Senghor de la francophonie nord-américaine (Poitiers), le projet, le Laboratoire Plurielles de l’Université de Bordeaux Montaigne, le réseau FrancophoNéA et le laboratoire EHIC de Limoges.
Comité d’organisation : Stéphane Bikialo, Ariane Le Moing, André Magord , Julien Rault
Comité scientifique : Chloé Conant-Ouaked (Université de Limoges), Pénélope Cormier (Université de Moncton, campus d’Edmunston), Emir Delic (Université Sainte-Anne), Hélène Destrempes (Université de Moncton), Maurizzio Gatti (Conservatoire de musique et d’art dramatique du Québec), Jean-Michel Gouvard (Université de Bordeaux Montaigne), Anne-Cécile Guilbard (Université de Poitiers), Lucie Hotte (Université d’Ottawa), Anne-Yvonne Julien (Université de Poitiers), Magali Nachtergael (Université Bordeaux Montaigne), Mathilde Rimaud (Université de Poitiers et réseau Axiales), Jimmy Thibault (Université Sainte-Anne)
Quels mouvements d’une histoire en acte peut-on mesurer au contact des littératures québécoises et acadiennes contemporaines ?
1973-2023 – Cinq décennies essentielles pour l’élaboration d’un statut reconnu des francophones canadiens : acquis de la Loi 101 au Québec (1976), promulgation de l’article 16.1 de la Charte canadienne des droits et libertés en 1993 (Nouveau-Brunswick), qui garantit l'égalité des communautés linguistiques française et anglaise, instauration du Conseil scolaire acadien en 1996, reconnaissance du Québec comme « nation » (2007). Cinquante ans qui donnent pourtant parfois le sentiment, sur le terrain social et politique de coïncider avec un temps de latence, d’une sorte de figement annihilant toute possibilité d’un réel changement de société.
Les luttes féministes peuvent désormais se prévaloir de nombreux textes officiels (lois, chartes) mais les violences de toutes sortes (discriminatoires, sexistes ou sexuelles) restent omniprésentes.
Les revendications autochtones sont davantage portées, entendues et médiatisées mais le déficit de droits réels et l’absence de prise en compte d’un racisme systémique et d’une discrimination structurelle bloquent toujours le processus de réconciliation.
Les discours généraux invoquent une prise de conscience des enjeux écologiques sans que les dispositifs mis en place soient à la mesure de l’état d’urgence climatique.
Les inégalités sociales se creusent chaque jour un peu plus en dépit d’une société en apparence toujours plus consommatrice .
Sans doute les sociétés québécoise ou acadienne ont-elles connu des périodes de grandes revendications dans les années 1960-1970 : défense de la langue originelle, dénonciation de l’aliénation linguistique et de la dépossession culturelle, refus du conservatisme moral, priorité accordé à l’engagement politique, et il est vrai que cette effervescence d’idées s’est dite à travers une littérature novatrice de l’essai, du manifeste et de la poésie dans le sillage de la Revue Parti pris fondée en 1963 (autour de Gaston Miron, Jacques Brault, Paul Chamberland) ou de La Barre du jour (1965) (Nicole Brossard) et qu’on a pu également parler, pour reprendre les mots de Joel Belliveau, du « Moment 68 » et de la « réinvention de l’Acadie », en écho aux luttes qui se déroulaient dans l’Hexagone. Le roman a rompu avec le réalisme social et trouvé de nouveaux codes pour transcrire un désir collectif de rupture (Marie-Claire Blais, Hubert Aquin, Réjean Ducharme…). Le théâtre a connu un moment de libération avec la création en août 1968 des Belles-Soeurs de Michel Tremblay, au théâtre du Rideau vert à Québec, réussissant à donner voix à des sujets femmes du milieu populaire montréalais. D’autres marginalités trouveront d’ailleurs expression dans l’oeuvre ample (romanesque comme théâtrale) et internationalement traduite de Tremblay. Si l’on revient sur les décennies 1970-2020, il faut aussi évoquer le rayonnement de plus en plus affirmé des « écritures migrantes » (Simon Harel), tout en notant que si la notion de « migrance » elle-même a été forgée par Émile Ollivier, l’usage du qualificatif a pu faire débat au niveau critique, tant le corpus de ces écritures est divers, tant les parcours sont pluriels et singuliers.
Et pourtant, tout se passe un peu comme si sur le terrain des revendications sociales, féministes, écologiques, autochtones, une sorte de suspens temporel s’était dessiné. Les luttes ont-elles été fécondes ? a-t-on envie de dire en reprenant le titre d’un essai de Catherine Dorion, ex-députée (Québec solidaire) et autrice québécoise. Comment vivre le présent ou se projeter dans un avenir meilleur alors qu’il s’agit encore de donner de la visibilité aux souffrances passées et présentes ? Que faire de l’héritage des luttes ? S’agit-il d’abord de la question de la réconciliation ou faut-il vivre des choses nouvelles pour pouvoir énoncer l’accès à une liberté inédite ? Le passé récent (celui des luttes et de la visibilité) des minorités est-il émancipateur ?
Nous proposons ainsi d’explorer la relation entre le temps long de l’appropriation des revendications, qui passe en effet par la prise en compte de l’héritage, de la filiation (de la survivance du passé), et le temps bref de l’urgence et de la volonté, et même du refus de se satisfaire du monde comme il est ou comme il va. Pour certains, il n’est plus possible d’accepter l’attente, la latence et de renoncer à changer très vite de façons de vivre (pour des raisons climatiques mais aussi sociales), de modes de relations entre les êtres humains (pour une égalité réelle entre femmes et hommes, une vraie reconnaissance des populations autochtones et la cessation des violences mises en oeuvre par les différente formes de pouvoir). Comment éviter la temporisation parfois synonyme de stagnation ? Dans quelle mesure l’écrivain est-il impliqué ? Comment la littérature peut-elle s’interroger, interroger le monde (par le terrain, la non fiction), voire inventer (par la fiction, la poésie, la performance théâtrale ) de quoi permettre une avancée collective vers l’avenir, aussi profonde qu’urgente ?
L’objectif du colloque sera de décrire et d’analyser ce que la littérature québécoise, acadienne, et plus généralement d’expression française au Canada (franco-ontarienne et franco-manitobaine, par exemple), fait de ces enjeux sociaux et politiques fondamentaux en 2023. Comment ce rapport au passé et ce moment ou ce sentiment de latence sont-ils mis en oeuvre dans la littérature et modelés par ses potentialités propres ? L’oeuvre littéraire a cette particularité en effet de permettre une concentration, une condensation des époques (passé, présent, futur) et des points de vue, lesquels, pour les enjeux sociaux et politiques qui nous intéressent, sont aussi une manière de penser la dimension systémique des discriminations sociales, patriarcales et des négligences climatiques, au-delà des événements et des scandales ponctuels.
Les communications pourront ainsi s’attacher :
Aux fonctions des personnages, à leur regard sur ces enjeux, le passé, le présent et l’avenir, aux relations intergénérationnelles, à la place des corps, des noms, des langages. On pense ainsi à La Belle ordure (2010) de Simone Chaput où l’énergie de la lutte (en faveur de l’écologie) est portée par les plus jeunes et refusé par le père qui choisit une posture de retrait. D’un côté l’urgence climatique, de l’autre le retour à une vie lente. Questionnement qui traverse également Ce qui se passe dehors de Catherine Dorion (Hurtubise, 2018) ou encore les derniers ouvrages de Martine Delvaux (Le Monde est à toi, Héliotrope, 2017 ; Pompières et pyromanes, 2021) …
À la structuration narrative et temporelle mise en place : structuration, par exemple, faite de montages alternés entre les époques dans des oeuvres comme Taqawan d’Eric Plamondon (Quartanier, 2017) ou Que serions-nous sans le secours de ce qui n’existe pas ? (Léméac, 2020) de Simone Chaput. La littérature autochtone révèle sans doute un rapport au temps qui reste pour l’essentiel insaisissable. Dans quelle mesure le passé dure-t-il encore ? Quelles continuités peuvent se tisser entre ces a-temporalités ? En quoi les revendications autochtones sont-elles traversées par ces liens détemporalisés qui relient à la Terre ? Interrogations fondamentales qui sont notamment au coeur des livres de l’auteur autochtone Michel Jean, dans le genre de la reconstruction familiale fictionnelle Atuk et Kukum (Libre expression, 2019 et 2020); du roman graphique Payer la Terre (traduction) de Jo Sacco, auteur, dessinateur, reporter, qui porte un regard externe mais aigu sur l’histoire récente d’un groupe de population Dene ; ou encore de Ce qu’il reste de moi (Boréal, 2015) de Monique Proulx, attentive à ce tissage entre des temporalités et des destinées autochtones et canadiennes…
Aux rapports entre fiction et non-fiction : à la fiction comme mise en place d’un nouveau souffle, comme recomposition des places sociales, comme pouvant montrer qu’« un autre monde est possible » face au « There Is No Alternative » capitaliste. À la non-fiction comme signe d’un renouveau de la « littérature de terrain », d’une nouvelle injonction faite à la littérature de ne pas se détourner d’enjeux politiques, sociaux, écologiques fondamentaux et qui nécessitent une réaction urgente pour éviter (ou limiter, ou retarder) le désastre. Nombreuses sont les oeuvres qui interrogent ces enjeux de société et questionnent les différentes manières temporelles de « faire mouvement » dans les revendications sociales et politiques.
(dans les textes poétiques) Aux mondes possibles, aux gestes de découverte ou de dépliement d’un paysage que les poètes contemporains mettent en images en jouant le plus souvent de matériaux artistiques mêlés. On pense à Herménégilde Chiasson qui n’a cessé depuis son premier recueil Mourir à Scoudouc (Moncton, éd. d’Acadie, 1974) d’opter, à travers la conjugaison du langage poétique et des arts visuels, pour une circulation des idées, des lectures et des discours, à France Daigle, poète, romancière, autrice de théâtre et au réinvestissement inventif d’une culture du quotidien, à Maude Pilon, qui dit volontiers son admiration pour les poètes exploréens, Claude Gauvreau et Denis Vanier, oscillant elle-même entre poésie et essai, s’interrogeant sur les savoirs des peuples des premières nations (Quelque chose continue d’être planté là, Le Lézard amoureux, 2017), multipliant les expériences collaboratives…
Nous souhaiterions :
Nous concentrer sur la littérature très contemporaine (avec d’éventuels parcours relevant d’une diachronie brève, surtout centrée sur la période 1970-2023)
Etre ouvert à l’analyse des discours (politique, médiatique, publicitaire…) et plus généralement aux apports des chercheurs et chercheuses civilisationnistes (anthropologie, sciences humaines et sociales)
Accorder une place de choix (plusieurs sessions) aux enjeux et aux corpus intermédiaux (romans graphiques, bande-dessinée, performances, littérature et autres arts : musique, photo, cinéma, dessin…).
Réserver une place importance à la création contemporaine (en particulier la littérature autochtone récente) dans l’idée de faire dialogue entre recherche et création, ce qui se traduira par des invitations d’auteurs et d’autrices, des projections de films, des soirées de lectures, performances ou concerts.
Le Colloque se tiendra les 26,27 et 28 juin 2023 dans le cadre des 40 ans de l’Institut d’études acadiennes et québécoises (IEAQ), 40e anniversaire, 1982-2022. Il fera suite au colloque du congrès annuel de l’AFEC 22-24 juin 2023 (Quel avenir en partage pour les peuples acadien, québécois et autochtones ?).
Les propositions de communication (200 à 300 mots) accompagnées d’une courte notice bibliographique sont attendues avant le 30 novembre 2022 (des réponses pourront être données avant cette date butoir avant de permettre aux collègues d’organiser leur déplacement). Elle sont à adresser à stephane.bikialo@univ-poitiers.fr et julien.rault@univ-poitiers.fr. Après réunion du comité de sélection des projets, une réponse sera adressée au plus tard le 15 janvier 2023 aux collègues qui auront répondu à cet appel.
Parler de soi, parler des autres, parler du monde dans le roman québécois contemporain Ouverture d’un séminaire sur la littérature québécoise – De septembre à décembre 2022
Université de Bordeaux Montaigne (France) – Séminaire de Jean-Michel Gouvard
Parler de soi, parler des autres, parler du monde
dans le roman québécois contemporain
Ce séminaire a pour objectif d’explorer les problématiques propres à la littérature hyper-contemporaine, à travers trois romans :
- Hongrie-Hollywood Express d’Eric Plamondon (2011) se présente comme une biographie fragmentaire de Johnny Weissmuller, le premier interprète de Tarzan à l’écran, laquelle n’est en fait qu’un filtre qui permet à l’auteur de parler de son propre parcours de créateur et de poser un regard critique sur la société nord-américaine.
- Pourquoi Bologne d’Alain Farah (2013) met en scène Alain Farah, un universitaire et écrivain paranoïaque qui est persuadé que l’on cherche à attenter à sa vie, et dont les visions hallucinées finissent par se substituer à la réalité – les raisons de son délire ne se dévoilant qu’à la fin du livre, lequel prend alors une dimension politique inattendue.
- Tableau final de l’amour de Larry Tremblay (2021) raconte la passion qui a uni le peintre Francis Bacon et le petit malfrat George Dyer, non pas en proposant une biographie romancée de leur relation, mais en la réinventant librement, selon un imaginaire propre à l’écrivain qui le conduit à réfléchir sur la marginalité inhérente à tout artiste ainsi que sur les liens qui unissent le désir, le rapport à autrui, et la création artistique.
Très novateurs en ceci qu’ils inventent chacun leur propre forme, afin de servir au mieux les intentions de leurs auteurs, ces romans ont en commun de questionner la place du sujet et la difficulté à être soi dans les sociétés consuméristes et hypermédiatisées contemporaines, où les images véhiculées dans l’espace public tendent à se substituer à la réalité du monde et à sa violence, à normaliser les comportements, et à imposer des règles qui sont d’autant mieux admises qu’elles ne sont plus même perçues comme telles. Par ailleurs, au-delà des interrogations sociales et politiques qu’ils soulèvent, ces romans proposent chacun à leur manière une réflexion sur la place de l’artiste dans les sociétés post-modernes, qu’il soit peintre ou écrivain, et sur le rôle que la création artistique peut encore y jouer.
Mots-clefs : Roman hyper-contemporain, Littérature québécoise, Post-modernisme, Déconstruction du sujet, Autofiction, Sociologie de la littérature, Représentations culturelles, Genre, Homosexualité, Légitimation.
Current PhD topics supervised:
Dates Details From: 01-Sep-2020
Until:Double Travesty of Female Novelists: Privatisation of Urban Spaces in 19th-Century France This study raises socio-political and socio-cultural issues that had an adverse impact on the careers of French female novelists in the nineteenth century. Through their writings, these writers addressed challenges that women faced on a daily basis, with the intention to bring awareness and claim civil freedom. Therefore, their mission was not only to acquire ownership and credibility for their works, but also to incite a reform in the cultural practices of flânerie, so as to eliminate gender disparity in urbanized cities and within the literary system. They found it essential to sensitize their communities in order to encourage the resilience and talent development of artists, which is a fundamental approach to ensure the production of works beneficial to the advancement of the literary field.
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Date Details 16-Jun-2021 L'expérience chez Walter Benjamin L'expérience chez Walter Benjamin Une journée d'étude en ligne - Vendredi 18 juin 2021 - 10h-16h Université de Bordeaux Montaigne - Centres S.P.H. et TELEM Organisation : Judith Bordes, Jean-Michel Gouvard, Sylvia Kratochvil 10 h - 10 h 15: Présentation 10 h 15 - 11 h: Judith Bordes (Bordeaux), Mutation de l'expérience et mutation de l'ennui chez S. Kracauer et W. Benjamin 11 h 15 - 12 h: Philipp Nolz (Toulouse), L'autre scène de la marchandise - le temps présent comme expérience ratée dans Rue à sens unique de Walter Benjamin 12 h - 14 h : Pause 14 h-14 h 45 : Francisco Camêlo (Brésil), Une visite chez la tante Lehmann: sur l'expérience de l'enfance chez W. Benjamin 15 h-15h 45: Sylvia Kratochvil (Bordeaux), L'expérience comme ellipse - la figure du prémonde (Vorwelt) chez Benjamin Pour assister à cette journée d'étude en ligne, merci de contacter Sylvia Kratochvil : sylvia.kratochvil@googlemail.com
11-Feb-2021 Lydia Davis, Writing, Reading and Translation | Lydia Davis, écrire, lire et traduire Winner of several literary prizes, including the Man Booker International in 2013, Lydia Davis is today recognised as one of the most innovative New York writers of the last few decades. Specialising in flash fiction, the writing of very short stories with no more than a few sentences, Davis has mastered a literary genre that originates in ancient fables and parables but that is also very popular in American literature. Her tales originate in what Emily Eells calls ‘intertextes’, the writer starting by playing with language, from some words overheard or a striking sentence she read. From this, Davis develops highly original and singular stories – or, perhaps, better to speak of snapshots, depictions, or sketches. Reflections of the ever-changing modern society we live in, Davis’ experiments in form allow her to question the way people perceive and interpret each other’s words and actions. Davis is especially interested in the difficulties men and women encounter in understanding one another, and in the way gender clichés and prejudices lead to such misunderstanding. An abiding interest in intercultural exchanges and problems of communication partly explains Davis’ enduring dedication to translation. Translator of some of the most prominent French writers of the 20th century – Marcel Proust, Gustave Flaubert, Pierre Jean Jouve, Maurice Blanchot and Michel Leiris – Davis’ own approach to literary writing is heavily rooted in the practice of careful reading and translation. Indeed, the way Davis deals with situations and narrative processes appears to be directly influenced by her engagement as a translator of these French writers. Her interest in feminism has also led her to translate Françoise Giroud’s biography, Marie Curie: A Life, a work which inspired her story ‘Marie Curie, So Honorable Woman’. And, more recently, at the dawn of the 21st century, she offered two remarkable translations of Proust’s Swann's Way and Flaubert’s Madame Bovary to the American market – which is unsurprising given that many of her own short stories sound as ironical as both of these writers, in particular the way she deals with situations and narrative processes. Reading literature and reading the world (where ‘reading’ can be understood as ‘interpreting’ or ‘translating’), writing and translation are contiguous and intersecting in Davis’ approach to literature. The aim of this conference is to explore Davis’ strong interest in intercultural exchange, the problems of communication and translation – and the creative dynamics they initiate and sustain.
20-Jan-2021 Jules Verne, entre utopisme et bourgeoisie Guest star of the literary broadcast "Tu m'en liras tant" on RFC Belgium. To podcast it, follow the internet link. Invité de l'émission "Tu m'en liras tant", sur RCF Belgique. Podcast disponible en suivant le lien sus-indiqué.
07-Oct-2020 Célébration de l'alexandrin - Exercice d'amour du vers de douze pieds Keynote speaker on a French radio programme, "Célébration de l'alexandrin - Exercice d'amour du vers de douze pieds" (France Culture). Please, follow the link for further details.
18-May-2020 Samuel Beckett et la Guerre d’Algérie/Samuel Beckett and the Algerian War In her book, 'Beckett’s Political Imagination', Emilie Morin notes how, by the end of the 1950s, Samuel Beckett had become aware of the actions of the French army in Algeria and, among other things, its established practice of torture. This talk will build on Morin’s work by demonstrating how Beckett’s knowledge of these practices deeply influenced his writing of Comment c’est (1961) [How it Is], which has strong intertextual links with Henri Alleg’s 'La Question' (1958) [The Question], one of the most important testimonies on torture in Algeria ever published. It will be argued that it is possible to reread 'Comment c’est' as a coded denunciation of French colonial policy, and that this is one of Beckett’s most ‘committed’ texts.
09-May-2020 Walter Benjamin and The task of the translator Walter Benjamin worked several times on “The Task of the Translator” at the end of the 1910s and at the beginning of the 1920s, before publishing it in 1923, as a Preface to his translation of Baudelaire’s "Parisian Scenes". Almost a century later, his article is still mentioned as a reference in translation studies, but to understand it we have to link it with Benjamin’s philosophical thought, and especially with his conception of language, perception and knowledge at this early period of his career – otherwise risk misunderstanding the specificities of his proposals, and reducing them to mere common-sense rules.
12-Dec-2019 Walter Benjamin and the 19th century Today Walter Benjamin is one of the most prominent European philosophers, writers and commentators of the interwar period. Today, in the early 21st century, his work is more influential than ever and available in translation across a wide range of languages – not only his essays and articles, but also his literary texts, his correspondence, and countless notes and drafts. Among the numerous fields he investigated, his understanding of the 19th century and his conceptualization of the closely related concept of modernity are undoubtedly among his most significant achievements, although he never completed his Magnum Opus, The Arcades Project. Assuming with him and Michelet that “every epoch dreams the one to follow”, the time has come, nearly eighty years after his death, to review the way scholars think about the 19th century today in light of his work – and this includes critical approaches that takes issue with his ideas. The conference theme can thus be formulated in a more Benjaminian way: its “subject matter” will be to study the echoes today of how the 19th century dreamt its own future.
10-May-2019 Jules Verne and the Nineteenth Century in light of Walter Benjamin Jules Verne’s work is often presented as a pleasant set of adventure novels, with a travel-guide aspect and a more or less scientific background. But this lecture offers another approach to Verne’s "Extraordinary Voyages", in light of some Walter Benjamin’s proposals. Jules Verne was a middle-class writer, fed with common bourgeois ideology, and his novels reflect the way the French society he was living in “dreamt its future”, to paraphrase Benjamin’s words, especially in Verne’s never-ending dialog about prospective science, or his numerous descriptions of landscapes and machineries. In brilliant stories, the writer echoes the anxiety of a society shared between the attractive promises of science, progress and industry, and an inextinguishable fear that the promise land might collapse in a final apocalypse. It is the coexistence of these two contradictory tendencies that defines Jules Verne’s “modernity”.
09-May-2019 Beckett and Translation Before being his own translator, Samuel Beckett translated many texts in English from French, Italian, or Spanish and, among them, many recent French poems, from Rimbaud’s "The Drunken boat" to surrealist poetry. In this workshop, we will compare French original versions of Rimbaud’s and Eluard’s poems with Beckett’s translations, with a special attention to versification, rhythm and musicality.
08-May-2019 Baudelaire and the Second Empire With his uncompleted "Paris Spleen", whose writing was interrupted by illness and a soon coming death, Baudelaire made a last attempt to reflect upon the situation of the artist in society of the Second Empire, “in the age of high capitalism”, to quote the famous – but also problematic, as we will see – phrase by Walter Benjamin’s. Following Marc Berdet’s proposal, what Baudelaire did in his prose poems could be compared to a ragman’s work, the poet collecting wastes of the Napoleonian Paris to reveal the true face of the society he is living in. But metaphorical rags of the 19th century are not only objects, places or monuments, they are also people living on the margins of society, and especially female figures as comedians, prostitutes, lesbians, black women, freaks, whose shadows haunt the Paris of Baudelaire – which will lead us to reevaluate women’s role in his work.
12-Oct-2017 Jouer Beckett/Performing Beckett To what extent is the interpretation of a playwright’s works determined by the performance conditions in the country where they are performed? Four study days held in Bordeaux and London address this question in relation to Samuel Beckett, whose plays reveal different qualities depending on whether they are staged in France or in the UK. They evaluate the influence of cultural intermediaries on the reception of his bilingual oeuvre through analysis of the following elements: directorial customs, actor training and acting practices, theatre management, institutional financial and material resources, touring networks, and audience demographics. Research papers will help will help participants identify and compare different factors at play in the critical (and staged) readings of Beckett’s plays in France and the UK, which may influence how the work is perceived.